Semaine du souvenir avec le 2e escadron

Texte et mise en page Alain Hénaff

Photos Christian Soler et Alain Hénaff

Du 21 au 25 juillet 2008, une soixantaine de Bucentaures du 2e escadron commandée par le capitaine Stéphane Rietsch a réalisé un raid pédestre de 846 kilomètres entre La Nartelle et Rosenau. Devoir de mémoire et « exploit » sportif se sont conjugués pour rappeler l'épopée du RICM et, plus particulièrement, de son 2e escadron, dans cette campagne de libération de la France, du débarquement de Provence jusqu'au Rhin.
Tout au long de cette inoubliable semaine, et sur différents sites en remontant vers le nord, les Anciens des 7e, 5e, 1ere, 3e et 6e sections ont répondu nombreux et avec enthousiasme à cette invitation au souvenir.
Un « équipage retaillé » de jeunes Anciens de la 3e section [Mjr (er) Christian Soler, Adjt (er) Gérard Roussel, Cba (er) Alain Hénaff] venus de leur Bretagne profonde a même suivi ou précédé leurs jeunes camarades dans l'effort pour participer à toutes les cérémonies au cours desquelles la 7e section fut représentée par son drapeau [Elie Henry, ancien du 2e escadron en Algérie, de 1960 à 1962].

Cinq, quatre, trois, deux, un... c'est parti pour plus de 800 km !!!

Lundi 21 juillet 2008

Sainte-Maxime/La Nartelle (83120)

6 heures du matin. Après un footing collectif de l'escadron sur la plage de la Nartelle, le caporal-chef Bosseaux, avec une réplique du fanion, s'élance pour les 10 premiers kilomètres.

Moins matinaux, les Anciens se retrouvent pour 10 heures à la stèle. Tous nos camarades méridionaux sont là, avec leur décontraction habituelle et l'accent afférent !!! Ceux du RICM bien évidemment mais également ceux des régiments frères de combat : RCCC, 6e RTS, 21e RIC... Certains débarquèrent là, un soir d'août 1944 [Yvon Champême, André Meunier, Jo Muracciole, Franco Urbini...]. Ils se souviennent... nous expliquent... Pendant ce temps, les drapeaux des associations patriotiques et le peloton d'honneur commandé par l'adjudant Dupuis se mettent en place.

Le maire de Sainte-Maxime, monsieur Vincent Morisse, arrive... poignées de mains, échanges de civilités...

Garde-à-vous... Ouvrez le ban ! le capitaine Rietsch lit l'ordre du jour n°1. Le maire prend la parole et exprime toute sa reconnaissance et celles des générations futures pour ces combats livrés, ces vies données, pour cette liberté dont nous jouissons aujourd'hui. Avec madame Josette Escudier (conseillère municipale), il dépose ensuite une gerbe au pied de la stèle. A leur tour, le capitaine et le président de la 7e section Paul Canarelli fleurissent le monument. Une minute de silence et l'Hymne national marquent la fin de cette brève et digne cérémonie.

Dernières photos-souvenirs, derniers commentaires... Rendez-vous au bivouac du soir, beaucoup plus au nord, pour les plus valides ou disponibles.

L'Isle-sur-la Sorgue (84800), en fin de journée.

L'escadron est installé en bivouac chez notre camarade, l'adjudant-chef (er) Lucien Buono, ancien du 2e escadron (mais aussi du 1er et du 3e) et figure reconnue du RICM dans les années 70/80. Une bonne vingtaine d'Anciens, dont le lcl (er) Walter Vester et le cne (er) Daniel Braux, a rejoint le site en prévision d'une soirée conviviale.

Après les remerciements d'usage à notre amphitryon du jour, le capitaine Rietsch accompagné du sergent-chef Combes et du marsouin 1cl Gaville réalisent une interview filmée du caporal-chef Vicente qui débarqua à La Nartelle en 1944. Encore alerte malgré ses quatre-vingt-cinq printemps, celui-ci se prête à l'exercice avec une verve « pagnolesque » et beaucoup d'humour !

Un invité plutôt désagréable se joint à nous pour le repas en plein air : le mistral !!! Les assiettes en carton des inattentifs ou des distraits suivent d'intéressantes trajectoires ... séquence ball-trap !!! Tout cela n'empêche pas les conversations et les échanges qui se prolongeront suffisamment tard pour accueillir la dernière équipe de course dont le point final pour la journée se situait du côté d'Aix-en-Provence.

Cette première journée se termine donc parfaitement pour tout le monde. Certains Anciens regagnent leur domicile, d'autres restent sur place...

Mardi 22 juillet 2008

Partie très tôt pour Aix, la première équipe de relayeurs passe à la hauteur de l'Isle-sur-la Sorgue en fin de matinée. Ils sont encouragés comme il se doit. Tout va bien pour nos « jeunes » malgré un mistral persistant et la chaleur qui monte peu à peu.

C'est trop tardivement dans l'après-midi que nous apprenons la présence du chef de corps, le colonel François Labuze, venu encourager et soutenir ses hommes. Dommage ! Nous n'avons donc pas pu immortaliser en images sa contribution à l'effort collectif : 10 kilomètres de course, 10 kilomètres avec le vélo d'accompagnement et de nouveau 10 kilomètres de course... sans pause, bien évidemment ! Nous le retrouverons souriant au bivouac du soir !

Etoile-sur-Rhône (26800), en fin de journée.

Ce soir justement, l'escadron et les Anciens sont reçus au château ! La pacifique et sportive troupe du moment ne ressemble en rien aux gens d'armes de Diane de Poitiers qui séjourna en ces lieux ! Point de saltimbanques ou de montreurs d'ours installés au pied du donjon ! A la place des armures, des tenues camouflées et des calots "tradi"; en guise d'oriflamme fleurdelisé un immense carré rouge et bleu frappé de l'insigne des Bucentaures...

Entouré de sa famille, enfants et petits-enfants, accompagné de sa souriante épouse, le maître de céans, Christian de BEAUPUY de GÉNIS est aux anges et ne boude pas son plaisir.

En effet, il a tenu tout particulièrement à recevoir ici l'escadron dans lequel il a servi en Algérie comme appelé [58/2C], sous-lieutenant à la tête du 1er peloton et chef de poste à Melchor. De ses deux années vécues au RICM, en opérations, il a gardé un souvenir impérissable et, comme tant d'autres, manifeste un attachement indéfectible au drapeau !

Nous sommes à peine une dizaine d'Anciens (Walter Vester, Gilbert Jeanney, René Serres, Raymond Dal Maso, Martinez...) ce soir au milieu des marsouins du XXIe siècle mais nous avons le plaisir de rencontrer et d'écouter Pierre Seurin dit « Popeye » l'un des rescapé du peloton Gourio décimé à Villars-sous-Ecot le 11 septembre 1944. Bien évidemment, nous avons déjà tous lu ce qui fut écrit sur ce combat dramatique mais... de nuit, dans ce parc... cette rencontre prend une autre dimension... plus réelle, plus humaine aussi !

Déjà l'Hymne ! L'heure d'un repos bien mérité ! Nos sportifs ont du pain sur la planche pour les deux prochains jours ! Les Anciens, pour la plupart régionaux de l'étape ou presque, regagnent leurs cantonnements respectifs !!!

Mercredi 23 juillet 2008

Les premiers relayeurs ont pris leur envol peu après 5h30mn ce matin. Au programme des prochaines 36 heures : un « jour plus nuit plus jour » pour les coureurs de l'escadron ! Pas d'activité de représentation ni de veillée au coin du barbecue donc pour cette journée ! Cela n'empêchera pas la 3e section de suivre au plus près sur l'itinéraire et d'apporter ses encouragements à la jeune génération.

Nous avions « manqué » le relais du chef de corps... nous serons au moins là pour celui du chef du BOI, le lieutenant-colonel Loïc Mizon (pour mémoire, il a été lieutenant, chef de peloton au 3e escadron et a commandé le 1er). C'est un peu avant 16 heures qu'il s'élance pour 10 kilomètres sous un soleil de plomb... le mercure doit bien avoisiner les 30°C !!!

A fil des heures, la journée s'écoule... la nuit tombe... les kilomètres s'accumulent... les relais succèdent aux relais... les pentes du Jura deviennent plus raides... et ils courent toujours, et d'un bon train même, nos « maillots rouges » !!! Et déjà le soleil se lève sur un nouveau jour...

Jeudi 24 juillet 2008

Ecleux (39600)

Au réveil, l'une de nos premières pensées est pour celui dont nous allons, dans la matinée, honorer la mémoire : Gérard Pistolet. C'est en effet dans son village natal que nous allons retrouver sa famille et ses amis d'enfance. En ces lieux où il fait bon vivre, il passa toute sa jeunesse et, malgré l'éloignement dû à sa riche carrière militaire, y avait conservé de fortes attaches.

Sur l'un des murs de la maison où il vit le jour, une plaque - en pierre de comblanchien - rappelant son passé de soldat vient d'être apposée, dissimulée pour quelques instants encore par les Trois Couleurs.

En ce début de matinée, nous sommes accueillis avec chaleur et sympathie par Jocelyne, son épouse, ses fils présents Eric et Laurent; par son frère Henri et son épouse Madeleine. Odette Gros, sa marraine et dernière tante vivante est également là, accompagnée de son mari Louis; des cousins... des amis...

Notre camarade Jean-Claude Mabille (de la 3e section et infatigable zélateur « bucentaurien ») et son épouse nous ont rejoints pour cet événement. Au côté des Anciens, le capitaine Rietsch, avec un piquet d'honneur, représente le RICM d'aujourd'hui.

Vient le moment du recueillement. Rassemblés dans ce jardin, face à ce mur, chacun dans ses pensées mais toutes associées par la même cause, nous nous souvenons de notre camarade, brillant cadre dans le premier des régiments... Le capitaine prononce quelques mots simples puis avec Henri Pistolet dévoile cette plaque qui, dans ce paisible coin de France, perpétuera la mémoire d'un homme que la vie a quitté beaucoup trop tôt !

Prenant ensuite la parole, le maire du village, monsieur Jean Perrotin cache difficilement son émotion en évoquant les jeunes années de Gérard qu'il connaissait évidemment très bien.

La salle municipale n'est qu'à deux pas de là. Nous nous y retrouvons tous, autour d'un petit lunch « couleur locale », afin de poursuivre cette célébration d'une humeur plus joyeuse car la vie continue bien sûr; sans jamais oublier le passé et tous ceux qui ne sont plus !

Jocelyne nous a dit et redit sa surprise et sa joie de voir arriver des Anciens pour cette commémoration. Notre réponse à ses mots ne peut être que merci ! Merci de nous avoir permis de montrer que le RICM est toujours la grande famille que connaissait si bien son époux, notre regretté camarade Gérard Pistolet.

Villars-sous-Ecot (25150), fin d'après-midi

C'est sur le stade municipal du village que l'escadron bivouaque pour la dernière soirée de ce long périple. Demain, il ne restera « que » 80 kilomètres aux plus rapides des relayeurs pour atteindre Rosenau, terme de l'équipée.

Près de la mairie, les Anciens de la région arrivent peu à peu et se regroupent pour une cérémonie qui rappellera le combat dramatique du sous-lieutenant Frédéric Gourio et de son 3e peloton, dans Villars-sous-Ecot, le 11 septembre 1944. Il y perdit la vie avec onze de ses marsouins tandis qu'une majorité des survivants, blessés ou simplement pris au piège dans cette lutte inégale, étaient capturés par l'ennemi. Seront également associés à cet hommage les vingt-deux habitants de Villars-sous-Ecot fusillés à titre de représailles le jour même, après la funeste incursion du 2e escadron.

Le dispositif est en place à l'heure prévue. Baïonnette au canon, épaulettes jonquille et képi vissé sur le crâne, nos marsouins ont décidément fière allure ! La 3e section a reçu du renfort et son drapeau est présent, veillé par Jean-Louis Pierrat. Notre grand Ancien Georges Le Courtois accompagné de son épouse nous a rejoint; mais aussi André Golfier et Alain Scacchetti; ou encore Jean-Claude Mabille qui terminera avec nous cette semaine. Bien évidemment, les Anciens du maquis du Lomont, ayant constitué le GEP au sein du RICM, sont les plus nombreux avec à leur tête Jean Giroud, président de la 6e section, et son drapeau.

Retenus par des obligations régionales, le maire, monsieur Christian Hirsch, et son premier adjoint, nous rejoindront plus tard. Monsieur Michel Poix co-présidera donc cette cérémonie avec le capitaine Rietsch qui lit l'ordre du jour n°2. Après quelques mots prononcés par l'élu, appel est fait des 22 noms des fusillés du village. Moment émouvant ! Dans l'assistance, pour certains spectateurs, ces noms représentent souvent un membre de leur famille. Une dame presque centenaire a perdu ce jour-là son mari et son fils ! Dépôt de gerbe au pied de la plaque commémorative dédiée au RICM puis sonnerie « Aux morts » jouée par le clairon local.

Le capitaine Rietsch et l'adjoint au maire se rendent ensuite au « Carré des fusillés » sur un point haut dominant le village. Moment de recueillement après avoir fleuri le lieu.

Retour à la salle communale où tous, civils et militaires, participants ou spectateurs, sont invités par la municipalité au pot de l'amitié. Une occasion supplémentaire de faire connaissance avec des Anciens dont l'âge les empêche bien souvent d'effectuer de longs déplacements; vers Poitiers entre autres. L'ambiance ne pouvait donc être différente de ce que nous connaissons habituellement : chaleureuse et détendue !

Les plus vaillants de nos Anciens gagneront ensuite le bivouac pour partager le traditionnel barbecue avant d'envisager un repos bien mérité ! A demain donc !

Au programme de l'ultime journée : les derniers kilomètres et trois cérémonies...

Extinction des feux !!!

Vendredi 25 juillet 2008

Suarce (90100)... 10 heures.

C'est à Suarce ce matin que se déroulera la première cérémonie de la journée. C'est à Suarce que les maquisards du Lomont, constituant le GEP, connurent leur premier combat sous l'ancre d'or et dans les rangs du RICM. C'était en novembre 1944. Certains d'entre eux, enfants du pays, en pleine forme malgré leur grand âge, sont présents pour témoigner : Pierre Bourlier, Jean Couchot, Jean-René Giroud, Pierre Grutti, Pierre Maineult, Roger Racle, André Robert, Emile Stuber, Yves Varin, Arthur Voelin. Sans oublier deux Anciens du Maroc : Georges Le Courtois et Guy Collard. Chez les plus "jeunes", le sergent (er) Petrovitch (1e section) nous a rejoint pour la journée.

Toujours aussi frais et vaillants, nos marsouins du 2 s'alignent impeccablement devant le monument aux morts du village. Huit drapeaux d'associations patriotiques rehaussent la solennité du moment. Garde à vous ! Ouvrez le ban ! Roger Rossat, le clairon local, connait ses classiques.... Le capitaine Rietsch lit l'ordre du jour n°3... monsieur André Thévenot, le maire de Suarce, prononce quelques mots pour évoquer la libération du village par le RICM et rappeler le sacrifice de tous ceux tombés au cours de cette guerre.

Puis, accompagnés du président des Anciens combattants du lieu, monsieur Lucien Mattin (un ancien colo du 23e RIC), le capitaine et le maire déposent une gerbe avant que le clairon ne sonne « Aux morts  ! ». L'assistance entonne ensuite une vibrante « Marseillaise ».

Autour d'un rafraichissement bienvenu offert par la municipalité, nous nous retrouvons tous pour quelques trop courts instants auprès de nos Anciens. Le temps d'échanger mais surtout d'écouter ce qu'ils ont encore à nous dire pour que rien ne s'efface jamais, dans les coeurs et dans les mémoires !

Après cette cérémonie, notre camarade André Golfier a pu se recueillir sur la tombe de l'adjudant-chef (er) Albert Laurencé (décédé en mars 2008) sous les ordres duquel il avait servi en Mauritanie. Natif de Suarce et issu du maquis, le jeune combattant volontaire du GEP Laurencé avait gagné sa première citation en libérant son propre village puis fut blessé une première fois à Munchhouse. A la fin de la guerre, il restera au RICM, deviendra sous-officier, sera de nouveau blessé en opérations (2 fois) et terminera cette carrière militaire avec les plus beaux états de services. Il était par ailleurs Officier de la Légion d'Honneur, Médaillé Militaire et titulaire des Croix de guerre 39-45 et TOE avec plusieurs citations.

Seppois-le-Bas (68580)... midi.

Pour parcourir les dix kilomètres qui séparent Suarce de Seppois-le-Bas, nous mettrons beaucoup moins de temps que nos Anciens de la campagne de France ! Voici donc le tout premier village d'Alsace libéré. Il le fut par le 4e escadron, le 19 novembre 1944.

En ces instants, sous cet éclatant soleil de juillet 2008, il nous semble bien difficile d'imaginer ces âpres combats dans les froidures d'un hiver naissant. Pourtant dans cette phase de la campagne, et jusqu'au Rhin, le régiment aura perdu près de 200 hommes, tués ou blessés.

Aujourd'hui comme autrefois, l'heure H est sacrée... aussi, au bon moment, chacun est à sa place devant le monument dédié à cette journée historique de la libération du village ! Les voisins de Suarce se sont naturellement joints à leurs camarades Alsaciens avec leurs emblèmes !

Après communication de l'ordre du jour n°4 par le capitaine, un Ancien du GEP, Daniel Cusenier lit un texte poignant relatif à cet épisode de l'histoire glorieuse du RICM. Dans ce cérémonial immuable, le capitaine Rietsch et monsieur François Wadel, président des Anciens combattants de la région de Seppois, fleurissent ensuite le monument où monsieur Francis Demuth, maire de Seppois-le-Bas, dépose également sa gerbe. La sonnerie « Aux Morts ! », un moment de recueillement et la Marseillaise complètent cette brève mais émouvante cérémonie qui se termine sur quelques mots du maire.

C'est à la « popote » du stade que la municipalité nous accueille ensuite pour le verre de l'amitié. Une occasion pour certains de découvrir quelques produits locaux appétissants ou gouleyants !

Après avoir reçu le traditionnel souvenir du RICM, monsieur Francis Demuth reprend la parole pour s'adresser principalement aux marsouins; pour leur expliquer ce que furent, en Alsace, toutes ces années d'occupation étrangère entre 1870 et 1944 et les changements de nationalité qui en découlèrent; pour leur faire comprendre ce que représentait la libération définitive de ce morceau de France tant disputé au cours de l'Histoire. Avec des mots simples mais forts, l'élu, pupille de la Nation, a su véritablement captiver la jeune génération !

Cependant, l'heure tourne et il nous faut bien à regret prendre congé de nos hôtes de Seppois et reprendre la route afin de rejoindre l'ultime destination de ce voyage dans le passé.

Rosenau (68128)... 18 heures.

Encore quelques dizaines de mètres... de sa grande foulée souple et nerveuse à la fois, le sergent-chef Garnier – sous-officier transmissions du 2e et responsable sportif de ce raid – tient fermement entre ses mains le fanion de l'unité... le tour du rond-point... il coupe son élan... passe devant l'escadron rassemblé et, à peine essoufflé, d'un geste martial remet à l'adjudant-chef Lasserand - adjoint logistique - le symbole des Bucentaures.

Dominée par un char sherman rappelant cette guerre pour la libération de l'Europe, la dernière cérémonie d'une semaine plutôt bien remplie peut maintenant débuter, dans la sobriété des dispositions habituelles.

C'est au jeune et souriant maire de Rosenau, monsieur Thierry Litzler, que revient l'honneur de prendre la parole pour un discours chaleureux et actualisé ! Le capitaine Rietsch lit ensuite son ordre du jour n°5 qui comprend le texte de la 11e citation à l'ordre de l'Armée obtenue par le RICM à l'issue de cette Campagne de France. Tous deux déposent ensuite une gerbe devant le char tenant lieu ici de monument dédié. La sonnerie « Aux morts ! » retentit et après une minute de silence tous entonnent la Marseillaise.

Non loin de là, se trouve la rive gauche du grand canal d'Alsace. Nous nous y rendons tous pour revivre « in situ» cette image mythique que les marsouins du RICM connaissent si bien ! Aujourd'hui, c'est l'adjudant-chef Lasserand qui plongera le fanion du 2e escadron dans l'eau du canal... un grand moment ! (Rappelons ici que sur cette photo de 1944 figurait, entre autres, notre camarade Martial Bobin, décédé en 2007).

Un dernier petit déplacement à pied pour rejoindre la salle municipale où, là encore, quelques spécialités de la région attendent les marsouins. Le maire et le capitaine procèdent à un échange de souvenirs dans une ambiance détendue et conviviale où manquent cependant les Anciens de la 6e section et les Anciens combattants locaux uniquement représentés par leur porte-drapeau avec lequel nous avons tout naturellement sympathisé.

Il est temps de prendre congé. Le 2e escadron va rejoindre sa garnison de Poitiers; le valeureux porte-drapeau de la 7e section Elie Henry « redescend » dans son sud-est natal et les « Bretons » ... mettent le cap à l'ouest !!!

REMERCIEMENTS

Encore une fois, de sincères remerciements à tous ceux qui nous ont accueillis [Maurice Roumegas, Lucien Buono, Christian de Genis et Jocelyne Pistolet], à toutes les municipalités qui ont participé avec un grand patriotisme à ces cérémonies [Sainte-Maxime, Ecleux, Villars-sous-Ecot, Suarce, Seppois-le-Bas et Rosenau], à tous les Anciens et à leurs porte-drapeaux qui, du sud à l'est, ont passé quelques heures au plus près de leur cher RICM et bien évidemment... au capitaine Stéphane Rietsch et aux sous-officiers et marsouins du 2e escadron qui nous ont permis de vivre tous ces moments chargés d'émotions et de souvenirs que nous vous avons relatés ici. Merci à tous !

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