Texte Philippe Rat - Photos X
Le 31 août 2006, nous étions très nombreux pour accompagner notre camarade, de la 4e Section des Anciens du RICM, Georges Darricau parti rejoindre tous nos Frères d’Armes dans le Paradis des Braves.
Hormis toutes les associations patriotiques du département représentées par leurs délégations avec drapeaux, nous étions cinq de la 4e Section venus témoigner à notre camarade et à sa famille notre affection et la reconnaissance des Anciens pour les services rendus à la Patrie au sein de notre glorieux régiment .
A l'issue de la cérémonie, la famille du défunt, nous a demandé de chanter l'hymne de l'Infanterie de Marine. Très émus, nous nous sommes regroupés et chanté avec tout notre cœur à la grande satisfaction de la famille.
Le sergent-chef Georges Darricau de Léon dans les Landes a fait partie de ces jeunes Français qui, ne voulant pas plier sous le joug nazi, ont refusé de partir au STO en 1943. A vingt ans, il a fait le choix de fuir la France par l'Espagne pour rejoindre les Forces Françaises Libres et s'engager pour la durée de la guerre au sein du RICM au Maroc.
Voici en quelques lignes sa carrière, liée à l'épopée du RICM pendant la campagne de France et en Indochine.
En 1942 il s'engage dans l'Armée d'armistice, mais les Allemands envahissent la zone sud. Le 29 novembre 1942, il est démobilisé. Avant leur congé libéral, plusieurs de ses camarades reçoivent une réquisition pour le STO.
Taraudé depuis son engagement dans l'Armée d'armistice par l'idée de rejoindre les FFL, il décide de fuir par l'Espagne pour échapper au STO.
Le 15 février 1943 en compagnie de son cousin Maurice Darricau, il franchit en vélo la frontière espagnole. Là, il est arrêté par la police espagnole et va connaître à Burgos les geôles infâmes franquistes. Pendant trois mois ils seront détenus dans des cachots d'une saleté repoussante et privés de nourriture. Libérés sous contrôle américain, Georges ne pèse plus que 57 kg. Ils embarquent le 24 mai 1943 à Setúbal, Portugal et débarquent le 27 à Casablanca. Dirigé sur le DITC, Georges Darricau signe un engagement pour la durée de la guerre au sein du RICM au camp Garnier à Rabat. Il restera au régiment pendant cinq ans.
Après avoir perçu les matériels américains et une période d'instruction, le RICM fait mouvement vers l'Algérie, puis vers la libération de la France.
Le 23 novembre 1944, caporal-chef, il est cité à l'ordre de la division pour les combats de l'île Napoléon en Alsace. Sa citation mentionne : Gradé plein de calme et de courage, s'est distingué en attaquant à la grenade une mitrailleuse allemande qui prenait à partie les éléments de son peloton.
Le 6 avril 1945, le sergent Darricau est grièvement blessé et de nouveau cité lors de la prise du village de Wolfartsweiller en Allemagne. Pour lui la guerre est finie.
Quelques mois plus tard, le RICM part pour l'Indochine. Le sergent-chef Darricau embarque sur l'Orient à destination de Saïgon, où il débarque le 5 novembre 1945.
Pendant deux ans au sein du peloton Duval, il participera à toutes les opérations de nettoyage avec le 4e escadron puis le 2e escadron. Le 28 Mars 1947 il embarque à Saïgon direction Marseille. Son contrat est terminé et il est démobilisé.
Pour Georges Darricau, une nouvelle carrière commence dans la Gendarmerie qu'il quittera avec le grade d'adjudant-chef.
Le sergent-chef Darricau était titulaire de la Légion d'Honneur, de la Médaille Militaire, chevalier du Mérite National, la Croix de Guerre 39-45, Médaille des Blessés, Croix du Combattant Volontaire, Médaille des Évadés de France, Médaille Coloniale agrafe Extrême-Orient, Commémorative d'Extrême-Orient, Médaille Commémorative de 39-45 : agrafes Afrique du Nord-France-Allemagne.