Texte et photos Alain Hénaff
Vieille figure du RICM, mais aussi des parachutistes coloniaux, le chef de bataillon Marcel Audouit s'est éteint samedi dernier, chez lui, à Lorient. Il était dans sa 82e année.
Comme de nombreux jeunes hommes de sa génération qui avaient décidé de contribuer à la libération de la France - au péril de leur vie et les armes à la main - Marcel Audouit s'engage dès le 1er mai 1944; il n'a pas encore 19 ans. Il prend part à la Campagne de France et reçoit sa première citation.
La guerre en Europe s'achève mais en Indochine la situation nécessite l'envoi d'un corps expéditionnaire.
Rapidement nommé sergent, Marcel Audouit choisit alors de continuer à servir sous le béret amarante et rejoint la demi-brigade coloniale de commandos parachutistes. Trois fois blessé au cours de ces difficiles et meurtrières campagnes d'Extrême-Orient, ses qualités de soldat et de chef ne se démentent pas et c'est tout naturellement qu'il est de nouveau cité.
Le conflit indochinois à peine terminé, l'Algérie s'embrase. C'est maintenant dans les rangs du 8e RPIMa que Marcel Audouit s'engage dans cette nouvelle campagne au cours de laquelle son comportement sera, une fois de plus, exemplaire et digne d'éloges.
Avec la fin des conflits armés, la brillante carrière de Marcel Audouit chez les parachutistes coloniaux prend fin. En 1965, comme lieutenant, il est affecté au RICM où il s'intégrera de si belle manière qu'il en deviendra l'un des plus dignes représentants; ne quittant le régiment que le temps de deux séjours outre-mer.
En 1979, l'heure de la retraite sonne pour le Chef de bataillon Marcel Audouit, après 35 années au service des Armes de la France, dont plus de 15 outre-mer : Indochine, Sénégal, Algérie, Antilles, Djibouti et Cameroun.
Sur sa poitrine, la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille militaire, la croix d'Officier de l'Ordre National du Mérite, les croix de guerre 1939-1945 et des Théâtres d'Opérations Extérieures et la croix de la Valeur militaire sur lesquelles étaient agrafés 5 titres de guerre attestaient de son engagement, de son sens du devoir et de sa bravoure.
En ce mercredi 6 juin 2007, en l'église Notre-Dame de Bonne Nouvelle de Lorient, auprès de son épouse éplorée, de sa famille et de ses amis, drapeaux en tête, ses vieux compagnons d'arme paras et les Anciens du RICM de la 3e Section ont tenu à s'associer à ce deuil cruel et à manifester amitié et respect à l' homme et au soldat.
Au cours de la cérémonie religieuse, André Millien, président de la 3e Section du RICM, a rappelé brièvement la remarquable carrière de notre Ancien et lu la "prière du para" écoutée avec émotion par toute l'assistance.
Adieu commandant Audouit, vos cendres vont rejoindre votre Vendée natale, mais nous ne vous oublierons pas, comme nous n'avons jamais oublié ce chant si entraînant que vous aviez appris à plusieurs générations de marsouins et dont les murs du quartier Delestraint résonnent encore !