A proximité de la place Maurice Baux, c'est sous un soleil de Provence encore hésitant que se retrouvent ce vendredi matin la cinquantaine d'Anciens venus des quatre coins du sud-est. Ils sont rejoints bientôt pas les anciens combattants de la région de Caumont-sur-Durance. Quelques fantassins du groupe de reconstitution local Mémoire de poilus sont même présents, dans d'authentiques tenues de 1914 et de 1916.

A l'heure prévue, élus en tête, le cortège se forme pour monter vers le premier cimetière dans lequel se trouve le monument aux Morts. Quelques centaines de mètres, à peine...

A l'intérieur, le piquet d'honneur du 3e escadron, commandé par le sergent Fabien Lejollivet, est déjà aligné. Une classe d'enfants avec son institutrice s'installe tant bien que mal dans l'espace plutôt restreint ; chacun doit se faire une petite place et ne plus trop bouger ! Cela n'altère en rien ni la convivialité, ni le recueillement que l'on sent poindre.

Pour débuter la cérémonie, monsieur Pierre Chauvin, ancien combattant d'Algérie et chargé du cérémonial, prend brièvement la parole pour en présenter le déroulement avant que monsieur le maire, Roger Orlando, ne lise le message du Président de la République, souhaitant que ce 11 novembre devienne le jour consacré à tous les MORTS POUR LA FRANCE de toutes les guerres, passées, présentes et à venir. C'est ensuite au tour de quelques enfants de lire chacun un extrait d'un message de l'Union fédérale des Anciens combattants.

Le moment est venu pour le colonel Hervé Arzel d'évoquer la mémoire de Maurice Baux qui servait comme pilote de half-track au 4e peloton porté (Slt Jean-Marie Barthélémy) du 3e escadron. Il souligne la conduite héroïque de ce marsouin volontaire, tombé à quelques semaines de retrouver les siens en métropole. Mais Il rend également hommage à tous les appelés engagés dans cette guerre au sein du RICM dont certains sont présents ce matin dans cette foule qui se presse dans le petit cimetière. Avec le maire, il dévoile ensuite symboliquement la plaque de l'ANA RICM qui sera déposée plus tard sur la sépulture.

De nouveau, la parole est laissée aux écoliers qui appellent les 59 noms des enfants de Caumont-sur-Durance ayant perdu la vie au cours de la Grande Guerre. Beaucoup de solennité pendant cette énumération. Et parmi tous les participants présents, pour certains sans aucun doute les patronymes cités évoquent un grand-père ou un arrière-grand-père inconnu dont la pierre gravée conserve la mémoire !

La dernière intervention est celle du lieutenant-colonel (er) Ramatchandirin Ravi, vice-président de la 7e Section. En présentant le RICM, il souligne, 11 novembre oblige, quelle fut son action et les titres gloires obtenus tout au long du meurtrier conflit.

Pour conclure cette cérémonie, monsieur Roger Orlando dépose une gerbe au nom de la municipalité, un représentant du député de la circonscription, les anciens combattants locaux et le vice-président de la 7e Section font de même. Après la minute de silence, les enfants entonnent la Marseillaise, reprise tant bien que mal par les adultes car il n'est pas facile du tout de suivre le ton perché de ces jeunes voix !

La suite de cet hommage va se poursuivre au 3e cimetière tout proche où est inhumé Maurice Baux. Des membres de sa famille, dont son frère et ses deux sœurs, sont présents. Lorsque le dispositif est de nouveau en place, Joseph Féminier dépose sur le caveau la plaque de l'ANA RICM puis tous se recueillent dans un profond silence. Beaucoup d'émotion difficilement contenue pour notre Ancien Hervé Arzel. L'Hymne de l'Infanterie de Marine chanté à pleins poumons par tous les Anciens résonne soudain en ces lieux habituellement plus calme ! Comme le souligne monsieur le maire, ce chant valait beaucoup mieux qu'un long discours !

Pour rejoindre la salle où la municipalité offre son traditionnel pot, il n'y a quelques pas à parcourir sous un soleil déjà au mieux de sa forme. C'est devant une salle comble que le vice-président de la 7e Section, après les habituels mais non moins sincères remerciements, offre au maire le dernier historique retraçant l'épopée du RICM. Les conversations vont bon train et les contacts sont chaleureux mais il est déjà 13 heures et il faut rejoindre le restaurant situé à quelques kilomètres de Caumont.

Entre les Anciens et sympathisants de la 7e et la poignée d'Anciens de l'ATDM34, une soixantaine de convives participent à ce repas animé et chaleureux ; signe de la bonne santé d'un groupe soudé malgré l'éloignement géographique de ses membres. L'Hymne devant toujours conclure ces retrouvailles – quelles qu'en soient les circonstances – le colonel (er) Paul Chassagneux (Ancien de la 7 mais également président de l'ATDM34) donne une nouvelle fois le ton afin que chacun, avec conviction, exprime sa fierté d'être un vrai colonial !

Cette relation ne saurait être complète sans les généreux remerciements qu'il faut adresser à Joseph Féminier pour son implication dans l'organisation de cette journée ô combien émouvante pour lui également. Et pour cause : sergent appelé, il était le chef de groupe de Maurice Baux. Des remerciements identiques à Lucien Buono et son épouse Sylvaine qui ont spontanément accueilli et hébergé le piquet d'honneur envoyé par le RICM ainsi que des camarades participant à cette journée.