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COMMÉMORATION DE LA LIBÉRATION DE SEPPOIS-LE-BAS

67e ANNIVERSAIRE

Article et photos Alain Hénaff

Sous l'énergique et inaltérable détermination du maire Francis Demuth, comme chaque année, Seppois-le-Bas s'est souvenue de sa libération et a honoré ceux qui, les premiers dans cette bourgade, entrèrent en Alsace le 19 novembre 1944 pour en chasser l'occupant nazi.

C'est un lieu commun de répéter que les Anciens de cette épopée sont de plus en plus rares !

Ceux du 4e escadron du capitaine Jacques Pol (décédé en 2010) ne sont que deux à avoir pu se déplacer pour cette journée du souvenir. Deux fidèles d'ailleurs, qui, rarement, ont manqué ce rendez-vous avec leur jeunesse consacrée, sous les armes, au service de la France. 67 ans après donc, Jo Muracciole et Yvon Champême (tous deux de la 7e Section), une fois de plus, ont retrouvé Seppois-le-Bas sous les frimas de novembre.

Présents également pour le devoir de mémoire ceux du Groupe d'escadrons portés (le fameux GEP) ; un peu plus nombreux du fait de leur proximité géographique. D'abord ceux qui entrèrent dans Seppois-le-Bas avec le 4e escadron. Ils appartenaient au 5e peloton du 6e escadron, le peloton du sous-lieutenant Henri Bourlier dit Tito : Daniel Cusenier, Pierre Maineult, André Robert et Paul Rufflin. Puis ceux des autres pelotons qui n'étaient pas à Seppois mais dont les combats en d'autres lieux furent tout autant glorieux : Jean Couchot, Jean-René Giroud, Pierre Gritti, Roger Racle et Émile Stuber.

Pour tous ces hommes au soir de leur vie, rien n'est oublié de cette guerre. Ni les incertitudes du lendemain, ni les souffrances, ni la peur... ni par dessus tout les camarades qui tombèrent au nom d'un seul idéal : celui d'une France libre.

Ce matin, quelles que soient les convictions religieuses, tous assistent à la messe dite par l'abbé Frédéric Martin, animée de manière magistrale par une chorale dans laquelle chante depuis 35 ans Marie-Blanche Muller, l'incontournable correspondante du RICM et de l'ANA.

Le drapeau de la 6e Section était porté
par Pierre Perrier et celui de l'amicale
Tito porté par Pierre Maineult.

Dès la sortie de l'église, le maître de cérémonie François Wadel, ancien bigor et président de l'UIACAL, met en place le dispositif commémoratif avant de prononcer quelques mots sur les événements de novembre 1944.

Les drapeaux prennent place près du monument aux Morts ; les enfants s'installent plus bas sur l'escalier. Monsieur le maire, Francis Demuth, le lieutenant-colonel (er) Jo Muracciole et Jean-René Giroud, président de la 6e Section, montent au monument pour y déposer une gerbe. La quinzaine d'enfants présents chantent ensuite la Marseillaise sous la direction de Solange Wendlinger-Reinhard, l'institutrice, elle aussi fidèle habituée de ces célébrations.

Puis le cortège se forme pour rejoindre le monument du RICM, à l'entrée ouest de Seppois-le-Bas.

Avant d'atteindre cette destination finale, les participants se recueilleront tout d'abord devant le monument rappelant la mort de trois marsouins du RICM lors de la libération du village (cf. encart ci-dessous). Sébastien Demesy (6e Section) y déposera une gerbe avant la minute de silence et la Marseillaise. Un deuxième arrêt s'effectuera devant le monument à la gloire du Groupement Mobile d'Alsace. Jean-Louis Pierrat (3e Section) et Serge Pétrovitch (1ère Section) y déposeront également une gerbe.

Tous sont enfin rassemblés sur l'esplanade du monument érigé en l'honneur du RICM. Le président Giroud prend la parole pour évoquer brièvement la libération de Seppois-le-Bas mais rappelle également le haut fait d'armes du RICM que constitue la reprise du fort de Douaumont le 24 octobre 1916.

Trois enfants placent ensuite trois bougies symboliques devant le monument avant que Francis Demuth, Jo Muracciole et Jean-René Giroud ne déposent une gerbe et se recueillent. Une nouvelle fois les voix enfantines entonnent la Marseillaise.

La fin de cette belle et sobre cérémonie est marquée par la traditionnelle photo souvenir des Anciens bientôt rejoints par les enfants présents.

Changement d'ambiance avec le pot offert par la municipalité. Les émotions bien réelles ressenties intimement par les uns et les autres cèdent la place aux sourires et à la décontraction.

Les premiers mots de Francis Demuth sont pour les enfants auprès desquels un effort permanent de sensibilisation est mené afin qu'ils acquièrent cette conscience du devoir de mémoire : « Plus tard, vous pourrez dire qu'un jour vous avez rencontré certains des libérateurs de Seppois » !

S'adressant aux Anciens du RICM, il souligne une fois de plus l'immense mérite de cette jeunesse qui, généreusement, affronta tous les dangers de la guerre ; il rappelle ensuite cet indéfectible attachement qui unit la bourgade au Régiment et à ses Anciens.

Les aiguilles tournent ; il est bien temps de reprendre des forces et donc de rejoindre le restaurant « Au cerf » où, dans un cadre feutré, un excellent repas attend la trentaine de convives prévue. L'ambiance est chaleureuse, les conversations sont animées, les regards reflètent le plaisir de ces retrouvailles régulières. Les Anciens sont heureux... que demander de plus ?

Encore un GRAND merci au conseil municipal de Seppois-le-Bas pour son engagement résolument patriotique.

Les Anciens de 1944

A propos d'un monument

Monument en mémoire des trois tués de Seppois-le-Bas le 19 novembre 1944

Lors des commémorations effectuées à Seppois-le-Bas, l'un des monuments est fréquemment appelé Monument du/au char. Or, l'inscription portée sur ce monument n'évoque en aucun cas un char mais bien trois libérateurs tombés les premiers en terre d'Alsace. Et pour cause. Deux des trois noms cités concernent des marsouins du 1er escadron (blindés) et le troisième un marsouin du 6e escadron (infanterie).

Rappel historique : Dès les premières minutes de combat pour la libération de Seppois-le-Bas, le char D'Assas est touché par un 88 allemand et prend feu.

Sur les quatre membres de l'équipage, deux sont tués : le caporal-chef Julien Puly et le marsouin Charles Riche. Deux en réchappent : René Choulet, gravement brûlé, et André Dené qui continuera le combat comme GV avec le 5e peloton du 6e escadron.

Le troisième tué de cette entrée en force dans Seppois-le-Bas est Edgar Tuetey, ex-maquisard du Lomont, qui servait comme GV au 5e peloton porté (Tito) du 6e escadron. Il a été tué au moment où son peloton engageait le combat de rues.

A propos de l'équipage du char détruit, il faut signaler ici le destin tragique des deux tués.

Le chef de char en titre était le caporal-chef Stéphane Steenackers. La veille, 18 novembre, lors de la libération de Delle, il avait été blessé et évacué. Le 19 novembre, ce fut donc le caporal-chef Julien Puly qui prit le commandement du char pour cette ultime mission, en tête des éléments entrant dans Seppois-le-Bas. Charles Riche, le tireur du char, était natif de Delle. La veille, arrivé en libérateur dans sa ville natale, il avait retrouvé une partie de sa famille dont il était séparé depuis quatre ans. C'est l'une de ses sœurs qui vint récupérer son corps carbonisé.

Les Anciens à l'école

Chaque année, le lundi suivant la cérémonie, les Anciens apportent leur témoignage à l'école primaire.

Le lundi 14 novembre, Jo Muracciole et Yvon Champême sont donc allés à la rencontre des écoliers du cours moyen de Josiane Macker et du cours préparatoire de Solange Wendlinger-Reinhard afin de répondre aux nombreuses questions d'enfants bien éveillés au sentiment patriotique dans une région où l'Amour du drapeau n'est pas un vain mot.

Merci à Solange Champême pour les photos

Avec le cours moyen Avec le cours préparatoire
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