Vendredi 8 février

Réception à l'Hôtel de Ville de Paris

Depuis la veille dans l'après-midi, certaines délégations (la 3 et la 7) ont installé leur bivouac à la résidence IGESA de la porte d'Italie. Une soirée commune a déjà permis aux Bretons et Méditerranéens de se replonger dans cette ambiance que tous affectionnent.

Sous un magnifique soleil et un froid des plus vifs, le premier rassemblement s'effectue devant l'entrée de l'Hôtel de Ville de Paris où nous serons accueillis à partir de 11 heures. Venus de tous les coins de France, les Anciens sont là, impatients de se mettre au chaud mais aussi et surtout de communier une fois de plus dans le souvenir de leur temps de service au RICM.

L'heure est venue. Le drapeau et sa garde sont en place dans ce magnifique et immense salon où les Anciens sont reçus. Le colonel Loïc Mizon, chef de corps, est bien évidemment présent avec l'officier supérieur adjoint, le commandant Jérôme Bonnet, et les représentants de catégories : le commandant Valdivia , l'adjudant-chef Koenig et le caporal-chef Dantant.

Maire du 14e arrondissement et conseillère déléguée, chargée des fonctions de "correspondant Défense", madame Odette Christienne, bien connue des plus anciens, nous « accueille au nom du Maire de Paris et des parisiens » et « salue le premier Régiment de France et son drapeau ». Dans un discours toujours aussi élogieux, elle souligne que le Régiment « dont le nom est associé à l'héroïsme de milliers de combattants qui ont affronté les conflits du siècle passé, poursuit dans ce siècle nouveau ses engagements au nom de la Nation ». « Paris aime le RICM » affirme-t-elle avant de conclure et de remettre des médailles de la Ville à quelques Anciens, rappelant que cette distinction doit représenter « pour chacun d'entre eux la marque tangible de notre respect, de notre reconnaissance, de l'affection des parisiens ».

A tour de rôle reçoivent cette distinction honorifique Robert Beaugé, Joseph Féminier, Francis Roux et Louis Weber pour l'échelon bronze ; Marcel Dartinet, Georges Le Courtois et Christian Lelorrain pour l'échelon argent ; Monique Robert pour l'échelon grand argent (cf. page Tableau d'honneur).

Le général Jean-Gabriel Collignon, notre président national, prend ensuite la parole et remercie chaleureusement madame Christienne pour ses mots bienveillants, qui touchent tous les Anciens, et monsieur le Maire de Paris pour continuer à maintenir cette tradition de recevoir chaque année le RICM, d'une manière aussi sympathique. Ses propos s'adressent ensuite aux plus jeunes. A cette trentaine d'enfants d'une école primaire de Belleville qu'il est allé rencontrer, quelques jours plus tôt, avec un chef de peloton : le lieutenant Joulin. Faisant acte de pédagogie, il leur rappelle ce que signifie le drapeau, ce qu'il représente et l'attitude à avoir face à un emblème national.

C'est maintenant au tour de ces enfants de manifester leur présence active en interprétant, sous la conduite d'une enseignante, la Marseillaise et le chant du Départ, accompagnés par quatre musiciens de la musique des gardiens de la paix. C'est juste ! C'est émouvant et repris par tous ceux dont la voix peut s'accorder au ton donné !

Tous sont maintenant invités à partager le traditionnel vin d'honneur avant que cette réception ne s'achève.

Réunion du conseil national

Vers 14 heures, après un déjeuner partagé au mess de l'École Militaire, les administrateurs se retrouvent dans la salle d'honneur de la Base de Soutien pour le conseil national dont la mission principale est de préparer l'assemblée générale du lendemain. Sont présents autour de la table : le général Jean-Gabriel Collignon ; le colonel Bernard Fievet, Roland Campana, Louis Weber, Marcel Dartinet et Jean-Pierre Pré pour la 1ère Section ; Alain Hénaff, Alain Garcia, Robert Beaugé et Gérard Roussel pour la 3e Section ; Nacer Boutella pour le 4e Section ; le général Jean Nichon pour la 5e Section ; Jean-René Giroud pour la 6e Section ; le colonel Ramatchandirin Ravi, Marc Bylicki, Jean-Louis Dehaies, Edmond Taulelle et Gilbert Jeanney pour la 7e Section.

Dans une ambiance studieuse mais détendue, tout ce qui concerne notre association — ses membres, ses activités actuelles ou futures, les légitimes interrogations de chacun et les propositions visant à en améliorer le fonctionnement ou la visibilité — est abordé franchement et sereinement. Les décisions arrêtées ou celles qui devront être soumises à l'approbation de l'assemblée générale font l'objet d'un réel consensus. Cela mérite d'être signalé ici.

Ravivage de la flamme

C'est à partir de 18 heures que tous se retrouvent à l'Arc de Triomphe pour le ravivage de la Flamme. Sur ce point haut de Paris, à cette époque très souvent balayé par un vent froid et paralysant, il ne fait pas bon stationner à cette heure. Pourtant, stoïquement, les Anciens participent nombreux à cette manifestation à laquelle se sont joints les élèves d'écoles primaires de la région parisienne accompagnant leurs anciens combattants.

La musique principale des troupes de marine est fidèle au rendez-vous. L'escadron de marche commandé par le capitaine Perraut se met en place; la garde au drapeau du lieutenant La Combe se prépare à entrer sur l'esplanade, alors que, sous l'Arc, le caporal-chef Dantant, président des EVAT, porte le drapeau de la Flamme. Le commandant des troupes, le commandant Lefèvre, prend maintenant le dispositif à sa charge. Arrivée du drapeau, présentation au chef de corps ; inspection du détachement. Les autorités se mettent en place, parmi lesquelles madame Christienne qui représente le maire de Paris. A 18:30 arrive le général Charpentier, gouverneur militaire de Paris ; c'est lui qui préside ce soir cette cérémonie.

Après les honneurs au drapeau, les autorités et les représentants des associations présentes procèdent au dépôt de gerbes puis au ravivage de la Flamme dont est principalement chargé, insigne honneur, le sergent-chef Legoix qui sera décoré demain. C'est le moment bien choisi par Dame Nature pour déverser sur des corps déjà bien transis une mémorable averse de neige... brrrrrr !!! La cinquantaine d'enfants présents, emmitouflés jusqu'aux yeux interprètent une Marseillaise qui a bien du mal à prendre son élan tant les conditions se montrent défavorables !

Rapidement, ce que personne ne leur reprochera, les autorités saluent les Anciens et les porte-drapeaux. Encore quelques minutes de cérémonial avant que chacun ne s'engouffre dans le métro, dans sa voiture ou dans le bus... Au choix, et avec humour, chacun pourra également se dire : « Moi j'y étais ! », « Trop difficile pour mon âge! » ou encore « Pourquoi n'est-elle pas en juillet cette cérémonie ? ».

Soirée

Perpétuant une déjà longue tradition établie par les Anciens de La Nartelle, c'est au Terminus de Vincennes que se terminera cette journée bien remplie. Entourant notre vétéran Yvon Champême, toujours en verve, et en présence du chef de corps et de son épouse, une trentaine d'Anciens (de la 3 et de la 7) participera joyeusement à cette soirée baptisée « Tête de veau »... même si tous ne se montrent pas "addicts" du produit !!!

Samedi 9 février

Messe à Saint-Louis-des-Invalides

Comme chaque année, une messe du souvenir en l'église Saint-Louis-des-Invalides marque le début de cette journée qui sera bien chargée. C'est l’aumônier du RICM, le père Génouville, qui officie, accompagné du père Louis Le Strat , un ancien aumônier militaire auquel les Anciens avaient fait appel pour célébrer, à Logonna-Daoulas, la messe en mémoire du médecin-capitaine Dorléans. Pratiquants habituels ou pas, tous se recueillent en pensant à ceux qui nous ont quittés, récemment ou depuis longtemps. Roulements de tambour et clairon sonnant « Aux Morts » ponctuent inéluctablement cet intense moment de communion.

Cérémonie militaire

Alors que se termine l'office religieux, la musique principale des troupes de marine et l'escadron de marche se sont mis en place dans la cour des Invalides.

Chaque groupe constitué rejoint l'emplacement qui lui est désigné.

A 10:30, le commandant Lefèvre accueille le drapeau et sa garde puis le colonel Mizon qui passe le dispositif en revue. C'est ensuite au tour du chef de corps d'accueillir le général Charpentier, gouverneur militaire de Paris, le général Collignon et les huit autres anciens chefs de corps présents.

Après les honneurs au drapeau, les généraux Charpentier, Artur et Destremau passent les troupes en revue, accompagnés par le chef de corps.

Le colonel Loïc Mizon donne ensuite lecture de son ordre du jour. En remontant le temps et rappelant chacun des engagements et faits d'armes du RICM, son texte nous replonge dans l'histoire mille fois répétée de notre glorieux Régiment. Chacun s'y retrouve et tous apprécient cette évocation présentée de manière originale et inhabituelle.

Le lieutenant La Combe avec ce magnifique drapeau vient maintenant se placer au milieu de la cour. Les récipiendaires prennent place face aux autorités.

Le général Collignon remet la Médaille Militaire aux Anciens Yvon Rieu et Yves Sage (cf. page Tableau d'honneur).

Le caporal-chef Barbeiro reçoit la Médaille de la Défense nationale, échelon or, avec une citation à l'ordre du régiment des mains du général Charpentier qui décore également le capitaine Belbéoc'h et le lieutenant Nougayrède de cette même médaille, avec échelon or.

Au sergent-chef Legoix, au caporal-chef Larisse et au capitaine de Hautecloque, le colonel Mizon remet également cette Médaille de la Défense nationale, échelon or pour les deux premiers et argent pour le troisième.

Cette prise d'armes est maintenant terminée. Le commandant Lefèvre reprend la main pour un dernier honneur au drapeau avant que celui-ci ne quitte la cour. La musique abandonne également les lieux en jouant l'hymne de l'infanterie de marine.

Le ciel nous a épargnés mais le froid persiste néanmoins et n'incite pas à rester dans cette cour propice aux courants d'air. Direction la salle de restauration accueillante de l'École Militaire !

Déjeuner à l'École Militaire

Tous les participants à cet amical repas se retrouvent maintenant dans la salle Joffre, réchauffés et radieux de ce bon moment à passer ensemble.

Bien évidemment, traditions obligent, il y a quelques médailles du RICM à remettre et le Mérite colonial à décerner à ceux (si peu nombreux!) qui se dévouent au service de la grande famille des Troupes de Marine.

Le général Collignon, avec bonne humeur et un mot chaleureux pour chacun, procède à cette remise à nos camarades Ramatchandirin Ravi, Yves Doussot, Nacer Boutella, Serge Pétrovitch, Père Louis Le Strat et Louis Weber pour la Médaille du Mérite Colonial ; à nos camarades Frédéric Conte et Joseph Féminier pour la Médaille du RICM (cf. page Tableau d'honneur).

Profitant de l'attention de tous, le colonel Mizon présente le livre qui vient de paraître, écrit par le caporal-chef Emmanuel Gargoullaud, retraçant l'engagement du 2e escadron, au combat, en Afghanistan. Par ailleurs, il annonce que le Régiment offre aux Anciens son agenda annuel... succès assuré !

Après cette entrée en matière, il est bien temps de passer à table. Comme l'année dernière, l'escadron de marche est généreusement invité par les Anciens ; nos jeunes camarades se répartissent ainsi sur chaque table afin de partager et d'échanger avec leurs aînés. La formule définitivement adoptée est heureuse et satisfait tout le monde !

L'assemblée générale faisant suite au repas, il faudra bien naturellement mettre un terme à ce moment si privilégié par un hymne des plus énergiques.

Assemblée générale à l'École Militaire

Déroulement immuable pour cette assemblée générale qui débute par la présentation du drapeau national, porté par Jean-Pierre Pré, et l'énumération des disparus de l'année ; des très anciens mais aussi hélas des plus jeunes ! (cf. page Nécrologie). Une minute de silence leur est consacrée.

Dans son rapport moral, le général Collignon rend-compte des principales activités effectuées au cours de l'année écoulée ; tant au niveau national que dans les différentes Sections. Après un quitus unanime, il présente les différentes activités à venir auxquelles, dans la mesure du possible, le plus grand nombre est invité à participer (Toutes ces activités sont régulièrement rappelées au niveau des Sections et annoncées sur le site de l'ANA RICM).

Le général donne ensuite quelques nouvelles des absents puis laisse la parole à Roland Campana, le trésorier national, qui présente un bilan financier clair, suivi avec rigueur par le commissaire aux comptes Marcel Dartinet. Aucune réserve n'étant émise, quitus est donné à notre camarade.

Après avoir évoqué quelques questions diverses puis donné la parole au webmaster qui rappelle la finalité et le mode de fonctionnement idéal du site, le général Collignon aborde le domaine « chancellerie » en remémorant les différentes conditions d'accès aux ordres nationaux, notamment pour la Médaille Militaire. Il cite ensuite tous ceux qui ont été décorés ou récompensés cette année (cf. page Tableau d'honneur).

S'agissant des administrateurs, le mandat de certains arrivant à expiration, un vote est nécessaire afin de renouveler le conseil national. Tous les sortants se représentent au suffrage de leurs camarades. Sont donc réélus : Jean-Pierre Pré (1), Alain Hénaff (3), Gérard Roussel (3), Frédéric Conte (4*), Gérard Coussergues (4), le général Jean Nichon (5*), le colonel Ramatchandirin Ravi(7*), Edmond Taulelle (7) et Marc Prix (8*). (*de droit comme présidents de sections) Le général les remercie de se dévouer à la bonne cause.

Après avoir rappelé ses directives principales, le général Collignon invite le colonel Mizon à nous parler de notre cher Régiment.

En premier lieu, le chef de corps donne des nouvelles du 3e escadron engagé dans l'opération Serval, au Mali. Tout va pour le mieux ; les marsouins sont en pleine forme et les matériels tiennent le coup ! Il évoque ensuite la vie interne au Régiment en ce qui concerne la gestion des personnels et les activités d'instruction débouchant sur d'excellents résultats. Enfin, abordant les célébrations du Centenaire de la création du RICM (1915-2015), il indique que les Anciens seront tout naturellement associés au comité de pilotage qui sera mis en place.

Il est 16:30 et ce 80e congrès s'achève déjà. Chacun va rejoindre sa province avec quelques souvenirs supplémentaires et la satisfaction justifiée de constater que notre association se porte bien. Oui, certes ! Il n'empêche ! Nous sommes plutôt nombreux à penser que trop encore se réclament du RICM ou de la colo sans jamais apporter leur pierre à la construction ou renvoyer l'ascenseur à une institution à laquelle ils doivent beaucoup sinon tout... ne serait-ce que par leur simple présence aux grands événements qui marquent l'année.

A bientôt du côté de Paris, de Poitiers, de Fréjus ou de Seppois-le-Bas !!!

Note : le compte-rendu intégral du général Collignon a été adressé aux présidents de sections pour diffusion.