C'est donc à Bagnols-sur-Cèze que fut inhumé le caporal Pierre Gayte en juin 1959 ; c'est là que vit encore sa famille, dont son frère Maurice ; c'est dans cette ville baignée de soleil mais aussi balayée par un fort mistral qu'une trentaine d'Anciens et épouses se retrouve ce 11 novembre 2013.

A l'initiative et en charge de l'organisation de cette journée, Edmond Taulelle, le vice-président de la 7e Section, ancien maire d'une bourgade voisine et surtout ancien combattant, appelé au RICM et présent ce 3 juin 1959, lors de l'accrochage qui coûta la vie à Pierre Gayte. Un engagement qu'il convient de saluer, exemplaire pour tous ceux qui hésitent beaucoup trop à s'investir même au profit d'actions mineures.

Difficile de circuler sur la place de la Mairie : porte-drapeaux (celui de la 7e ce matin est Francis Roux), conseil municipal, pompiers, associations diverses, militaires du régiment de génie proche, anciens combattants, élèves de collèges ou d'écoles primaires en tenue uniforme et bien évidemment ceux de l'ANA RICM; tous ont convergé vers ce lieu de rassemblement, haut-lieu des grands moments de ce centre-ville aux ruelles étroites et sinueuses.

De cette foule bon enfant, désordonnée et bruyante naît tout naturellement et spontanément un cortège qui se dirige, musique en tête, vers le monument aux Morts des combattants de 1870-71 pour une première étape dans cette cérémonie marquant le jour anniversaire de l'armistice de 1918 et de commémoration annuelle de la victoire et de la paix rendant hommage à tous les morts pour la France (Un peu long mais c'est l'intitulé exact que beaucoup méconnaissent !).

Après le dépôt de plusieurs gerbes, dont celle déposée par le colonel Ravi, président de la 7e Section, accompagné par Edmond Taulelle et Maurice Gayte, le premier magistrat de la ville, monsieur Jean-Christian Rey, lit le message du ministre délégué.

Le long cortège se reforme ensuite pour rejoindre le second monument au square Thome. En ce lieu, sur l'imposant monument, sont inscrits le nom de tous les enfants de Bagnols-sur-Cèze morts pour la France. Celui de Pierre Gayte y figure bien évidemment.

Après un nouveau dépôt de gerbes, monsieur Francis Lemesle, président des différentes associations patriotiques de la cité, prend la parole pour expliquer ce que fut la Première Guerre mondiale et l'hécatombe qu'elle provoqua. Lui succède le colonel Ravi qui, dans une brève intervention, rappelle l'histoire du RICM et son actualité en cette année 2013. Edmond Taulelle, quant à lui, évoque le souvenir de Pierre Gayte au sein du 2e escadron du RICM. Dernier intervenant, le maire souligne, entre autres, l'importance de ces commémorations. Les élèves, plutôt frigorifiés par un très fort courant d'air en ce lieu, vont enfin pouvoir chanter : la Marseillaise tout d'abord puis l'Hymne à la Paix. Une belle performance de leur part... et de la maîtresse de chorale !

Après le souvenir et le recueillement, ce moment de communion si particulier va se poursuivre par un vin d'honneur à l'Hôtel de Ville. Les Anciens, et encore pas tous, n'y feront qu'un bref passage, le temps pour le colonel Ravi de remettre au premier élu une médaille du RICM gravée en le remerciant de l'accueil reçu.

Pour les Anciens justement, il reste un dernier geste à accomplir, au cimetière, sur la tombe du soldat mort trop jeune. Quelques instants d'intimité, entre eux, entourant Maurice Gayte et en présence de monsieur Raymond Masse, adjoint au maire et délégué aux anciens combattants. Sur la sépulture, Edmond Taulelle dépose la plaque de l'ANA RICM et le colonel Ravi une gerbe. Quelques mots, une minute de silence puis l'Hymne de la colo...

Au cours du repas pris en commun avec tous les anciens combattants locaux, le colonel Ravi remettra à messieurs Maurice Gayte et Francis Lemesle le dernier historique du RICM. Ce repas résolument chaleureux sera encore l'occasion de parler de Pierre Gayte avec son frère, visiblement ému et surpris par cette présence de marsouins du RICM, 54 ans plus tard ; signe probant que le Régiment n'oublie jamais ceux qui sont tombés sous les plis de son drapeau.

L'Hymne fut bien entendu chanté une dernière fois avant que les Anciens de la 7e ne se séparent !