Cette destination ne devait rien au hasard ; seule une noble cause avait présidé à ce choix : le caporal David DECUYPÈRE, du 1er escadron du RICM, enfant du pays, tué le 6 novembre 2004 à Bouaké (Côte d’Ivoire) est inhumé dans le cimetière du village et le monument aux Morts rappelle au passant, pour l’éternité, le souvenir du jeune marsouin.

Après l’accueil du maire de la cité, M. Jean-Claude CHAMPIER, l’assemblée générale s’est tenue en présence du général de division (2S) Jean-Gabriel COLLIGNON, secrétaire général de l’association nationale, et de quelques camarades de l’AATDM de l’Isère-Savoie dont le président Jean-Marc HODEBOURG.

A l’issue de cette étape réglementaire, et en présence de la mère du caporal David DECUYPÈRE, le général Jean NICHON a ensuite rappelé la situation de la Côte d’Ivoire et des forces impliquées en 2004 ainsi que les circonstances et les conséquences d’un bombardement inexplicable sinon inexpliqué car, sur le terrain, les troupes françaises étaient neutres et n’avaient qu’une mission d’interposition.

Rejoint par une délégation du 1er escadron conduite par un lieutenant, tous se sont ensuite déplacés vers le cimetière. Sur la tombe de ce frère d’armes à peine âgé de vingt ans, le général Jean NICHON a prononcé une brève allocution dans laquelle il a indiqué que « Bouvesse-Quirieu est désormais un lieu de mémoire de plus pour le RICM […] Un lieu permettant d’arrêter le temps, de bloquer le travail de l’oubli […] ».

Au monument aux Morts, les anciens et jeunes du RICM retrouvaient le maire et son conseil municipal, quelques citoyens et les porte-drapeaux locaux. Après quelques mots, le premier magistrat a laissé la parole au général Jean NICHON qui a évoqué le sacrifice du caporal David DECUYPÈRE et son entrée dans l’histoire au même titre que les Morts des conflits précédents. Après un dépôt de gerbe et la minute de silence, la Marseillaise a été chantée avec force par l’ensemble des participants.

Un verre de l’amitié offert par la municipalité a précédé le repas commun des marsouins au cours duquel la mémoire du caporal David DECUYPÈRE fut encore longuement évoqué par sa maman et le caporal-chef Teddy Laperle, l’un de ses meilleurs camarades depuis leurs classes dans le même peloton d’engagés.

Associée à une activité récurrente, cette émouvante et fraternelle journée du souvenir convoque une fois encore chaque marsouin, chaque cadre où qu’il se trouve, et bien évidemment chaque ancien, à ne jamais oublier tous ces Morts des Opex, tous ces frères d’armes côtoyés à l’ombre d'un glorieux drapeau. Renoncer à ces commémorations individuelles, indispensables à l’édification des jeunes générations de marsouins, serait en contradiction totale avec les beaux discours de circonstance, les « like » sur facebook et les vertus inégalées de notre Arme.